Le Collège annonce la gratuité de la formation pour tous les étudiants qui seront inscrits dans les deux programmes dès l’automne 2022.
À l’heure où la recherche d’employés qualifiés se fait laborieuse pour les restaurateurs et les hôteliers en raison de l’importante pénurie de main-d’œuvre qui touche l’industrie, la tentation d’engager des employés sans formation est bien présente. Pourtant, il s’agit d’un choix qui aura de lourdes répercussions sur l’avenir de ce secteur d’activité. Pourquoi? Le principe est simple. Comment est-il possible de construire une maison en omettant d’en poser la fondation? Cette fondation, pour l’industrie de la restauration, de l’hôtellerie et du tourisme, a toujours reposé sur la qualité de ses travailleurs et du service qu’ils sont en mesure d’offrir. Il est donc primordial que ceux-ci aient reçu une formation adéquate.
Dans un effort pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur, le Cégep de Saint-Jérôme souhaite apporter son soutien à l’industrie en s’acquittant de la totalité des frais de formation (ainsi que du matériel obligatoire requis) pour toutes les étudiantes et tous les étudiants qui s’inscriront aux programmes Gestion d’un établissement de restauration (GER) ou Gestion hôtelière à l’automne 2022. L’objectif est clair : encourager au maximum la formation qualifiante afin que toutes et tous puissent mener une carrière réussie et contribuer pleinement au succès de ce secteur.
Une solution à l’avantage de tous
L’urgent besoin d’effectifs est, hors de tout doute, la raison pour laquelle les employeurs engagent souvent du personnel non qualifié. Et s’il était possible que les nouveaux employés puissent travailler tout en recevant une formation qualifiante offerte gratuitement?
Tant pour le programme GER que pour celui de Gestion hôtelière, les étudiants peuvent décrocher leur diplôme grâce à l’alternance travail-études (ATE). Cette formule s’avère avantageuse pour l’étudiant qui se voit offrir un emploi valorisant où il peut mettre en pratique les notions théoriques apprises alors que l’employeur profite d’une main-d’œuvre qualifiée sans investissement majeur. Tout le monde y trouve son compte.
Pour les étudiants en gestion hôtelière, non seulement ils s’assurent de décrocher un emploi en plus de fréquenter les hôtels prestigieux de la région de Mont-Tremblant, mais ils auront également la chance d’étudier dans un centre collégial flambant neuf! De plus, les employeurs peuvent participer à l’apprentissage en milieu de travail (AMT) et accueillir les cours au sein de leur entreprise. Les salles de classe se transforment alors en véritable lieu de travail! Des avantages qui s’ajoutent à la gratuité de la formation.
Être ou ne pas être… formé?
Pour deux diplômées en GER, qui en sont à ouvrir leur propre restaurant, la formation était loin d’être facultative. Oui, en restauration, rien n’équivaut à vivre l’expérience réelle et à apprendre par soi-même dans l’action. Mais je crois que je suis maintenant une gestionnaire complète grâce, notamment, au DEC en GER. Certaines choses ne s’apprennent malheureusement pas par l’expérience uniquement…
Oui, en restauration, rien n’équivaut à vivre l’expérience réelle et à apprendre par soi-même dans l’action. Mais je crois que je suis maintenant une gestionnaire complète grâce, notamment, au DEC en GER. Certaines choses ne s’apprennent malheureusement pas par l’expérience uniquement…
– Sophie Landry, gestionnaire et cheffe du café Bons vivants
En plus de ses dix ans d’expérience en restauration, Sophie détient un DEP en cuisine et un DEC en Gestion d’un établissement de restauration. C’est d’ailleurs l’obtention de ce dernier qui lui a permis d’être propulsée au titre de cheffe de cuisine du Maestro, à Saint-Sauveur, où elle a travaillé pendant les trois années suivantes.
« Grâce à mon DEC, j’ai acquis une confiance qui m’a permis de gérer une cuisine d’aussi gros volume. J’ai ensuite perfectionné des aptitudes que les cours du programme m’avaient déjà aidé à développer », mentionne Sophie lorsqu’on lui demande pourquoi elle a choisi de suivre une formation en gestion.
Lorsqu’on possède un DEC en gestion, on est à même de comprendre l’envers du décor et des décisions prises par l’employeur. Parfois, des choix déchirants doivent être faits. Une réflexion s’impose alors et un coup d’œil de gestionnaire permet de remettre les choses en perspective.
– Arianne Faucher, co-propriétaire et cheffe du Baumier – bar à vin, à Piedmont
Arianne, qui a occupé pendant quatre ans les fonctions de sous-cheffe au restaurant L’épicurieux, à Val-David, possède un DEP en pâtisserie en plus du DEC en Gestion d’un établissement de restauration. Lors de son parcours en restauration, elle a mentionné avoir noté certaines distinctions entre les employés détenant une formation et ceux qui n’en avaient pas.
« Les personnes n’ayant aucune formation sont parfois démoralisées par la tâche d’apprentissage ou par le temps que cela peut prendre avant d’atteindre un niveau souhaité dans la hiérarchie. Elles n’ont également pas nécessairement le lexique pour comprendre les techniques de travail, ce qui signifie de devoir s’adapter », affirme Arianne.
Il est possible d’en déduire que la tâche des gestionnaires s’alourdit grandement en de telles circonstances. Il peut donc devenir démotivant ou lourd de fournir le niveau de qualité habituel pour un employeur.
La formation est essentielle, car elle démontre d’abord et avant tout l’engagement de l’employé envers sa profession. On voit tout de suite la différence entre les employés détenant une formation et ceux dont ce n’est pas le cas. Ne serait-ce que d’être capable de faire la différence entre les cépages blancs et rouges, les employés sans formation n’atteignent bien souvent pas les compétences auxquelles on s’attend de leur part
– Pierre Synnott, directeur général du Manoir Saint-Sauveur
Les employeurs sont unanimes : le défi majeur de l’industrie demeure la recherche de main-d’œuvre. Mais pas à n’importe quel prix. Il est essentiel de pouvoir continuer à compter sur des employés qui souhaitent profondément évoluer dans les domaines de la restauration et de l’hôtellerie.
Dans tous les cas, l’ensemble des acteurs de l’industrie a grandement intérêt à valoriser la formation. Qu’il s’agisse de l’employeur qui souhaite maintenir un service de qualité, de l’employé qui aspire à faire carrière dans le domaine ou encore de la population, qui en utilisant les services, contribue à faire rouler l’économie du pays, tous ont un rôle essentiel à jouer si l’on veut reconstruire cette industrie injustement éprouvée par la pandémie.
Faits saillants sur les deux programmes
Gestion d’un établissement de restauration
- Un programme complet, où la gestion est au cœur des apprentissages (55 % de gestion, 30 % de cuisine et 15 % de service)
- Neurones et papilles, le restaurant pédagogique où les compétences acquises sont mises en pratique
- Programme offert en alternance travail-études (ATE)
- Une cuisine locale entièrement certifiée Aliments du Québec au menu
Gestion hôtelière