Lorsqu’on est à l’étape de faire un choix de programme ou de carrière, il est fréquent de voir augmenter de niveau d’anxiété chez les étudiants. Souvent les enjeux sont surestimés, on a l’impression que notre vie est en jeu et que tout est si compliqué! Notre cerveau réagit comme s’il était face à un ours en plein milieu de la forêt! Malheureusement, l’état d’esprit dans lequel on se retrouve dans cette situation aura un impact majeur sur la qualité de la décision à prendre.
Ceci est encore plus vrai lorsque le délai du choix à faire est serré et qu’on a remis le tout à la dernière minute… La pression n’est pas toujours utile dans les circonstances et notre cerveau s’emballe avec toutes les choses à considérer.
Le résultat c’est qu’on finit par simplement faire un choix « de soulagement » pour mettre fin à cette obligation de prendre une décision difficile et à la pression intenable qu’on peut ressentir, en espérant que tout ira pour le mieux … et en essayant de s’en convaincre en même temps. Pourtant, ce n’est souvent que partie remise.
Dans toute cette situation, il y a deux choses essentielles à considérer; la première, c’est que la pression qu’on ressent est souvent issue de croyances non-fondée et d’influences de notre entourage (pressions familiales et sociales). Généralement ces personnes sont bien intentionnées mais leurs visions ne correspondent pas nécessairement à notre réalité. Elles nous voient dans des professions qui ne nous attirent pas vraiment et ne sont pas d’accord avec nos aspirations ou les choix qu’on voudrait faire (si on en a). Cependant, il est difficile de s’engager véritablement dans une formation lorsqu’on y va à reculons, sans pouvoir s’y projeter à long terme.
Quand la pression vient de l’entourage, il faut alors être en mesure de présenter notre point de vue, prendre le temps d’exposer notre situation, nos doutes et les raisons qui font en sortes que la décision à prendre doit tenir compte de nos intérêts et de nos valeurs. C’est parfois un exercice difficile mais il est aussi difficile de s’imaginer heureux dans une vie professionnelle choisie par quelqu’un d’autre…
Plusieurs croyances peuvent aussi influencer la réflexion concernant notre choix de carrière. Certains vont dire qu’il ne faut pas perdre de temps car on perd aussi de l’argent. Pour eux, chaque année de retard est une année de salaire perdue. Au plan comptable ce n’est pas faux, mais cela n’aide en rien à faire un choix pertinent et réaliste.
Trop souvent l’urgence suscitée par cette façon de voir fait en sorte qu’on prend des décisions inappropriées et qu’on recommence le processus l’année suivante. Pire encore, certains termineront un programme d’études sans y donner suite simplement parce qu’ils voulaient finir ce qu’ils avaient commencé, mais sans intérêts pour les métiers ou professions qui y sont reliées. On a vu des personnes faire de nombreuses formations successives sans trouver ce qui leur convenait seulement par urgence de ne pas perdre de temps… pas très efficace comme solution!
On doit donc se rappeler que l’orientation est un processus lié au développement personnel et qu’on n’a pas toujours le contrôle sur le temps nécessaire à sa mise en place. Si la prise de décision concernant ton orientation te rend anxieux-se, tu peux toujours venir en discuter avec un conseiller-ère d’orientation, on pourra sûrement t’aider à clarifier les éléments importants pour faciliter ta réflexion.
– Guy Perreault, Conseiller d’orientation