Il est rare que les étudiants courent les dictées. C’est pourtant ce qui s’est produit, le 1er mars, au CSTJ! Ils sont plus d’une centaine à s’être entassés dans l’agora sur l’heure du midi, crayon et dictionnaire en main, pour prendre part à la dictée du « roi du thriller québécois », Patrick Senécal.
Lors de cette activité organisée par le Département de français, dans le cadre de la semaine du même nom, l’agora – habituellement bruyante et animée – était particulièrement silencieuse. Seule la voix du célèbre auteur – qui dictait un extrait de sa nouvelle Public cible, tirée du recueil Crimes à la librairie – résonnait dans l’enceinte, tandis que les participants s’affairaient à tout retranscrire, sans faire de fautes!
Et les gagnants sont…
Au terme de l’exercice, les participants ayant récolté le meilleur score se sont vu offrir un ouvrage de Patrick Senécal et une carte-cadeau, gracieuseté de la Coopsco.
Antoine Pion-Benoit et Anne Valérie Jessica Pierre-Louis se sont illustrés dans la catégorie « Étudiants inscrits à un cours de renforcement ». Marc-Alexandre Binette, Béatrice Joanis-Bergeron et Gabriel Rochon ont raflé les grands honneurs dans la catégorie « Étudiant non inscrit à un cours de renforcement ». Jessica Yu Tak Cheung, enseignante de mathématiques, a, quant à elle, remporté le prix dans la catégorie « Employé du cégep ». Un prix de participation a également été remis à Jordane Laliberté.
Causerie
Après la dictée, le célèbre auteur a pris part à une causerie, durant laquelle il a répondu aux questions du public. Plusieurs étudiants l’ont interrogé sur son processus d’écriture et sur ses sources d’inspiration.
«Avant de rédiger, je fais toujours un plan. Je ne peux pas commencer un roman sans savoir comment ça va finir. Je le sais, quand on est au cégep, on n’aime pas ça, les plans. Tous les profs nous disent d’en faire un, et nous, on est convaincu que c’est soit 1) un complot mondial ou 2) qu’ils ont tort. Pourtant, un plan, c’est un phare dans la noirceur. Pour un roman, ça peut me prendre jusqu’à un mois pour le faire.
« Les personnages et le plan apparaissent pas mal en même temps. […] Aucun de mes personnages n’est propre-propre. Plus j’écris, plus leur personnalité se développe », confie-t-il, mentionnant au passage que qu’il part toujours du principe que « si tu peux l’imaginer, ça peut arriver ».
Finalement, l’auteur a insisté sur l’importance de créer en fonction de qui on est.
« Je crois qu’il faut écrire en respectant notre culture, nos sensibilités. Si j’ai un conseil à vous donner , c’est celui-là : écrivez ce que vous êtes! N’essayez pas de copier le style des auteurs américains ou d’ailleurs », a-t-il conclu.